Notre chère piscine de Pantin est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1997. En septembre 2006, la mairie de Pantin l’a décorée d’une plaque qui trône à gauche de l’entrée.
Vous vous demandez peut-être pourquoi ?
Après quelques recherches, voilà les réponses que je peux vous donner.
D’abord, elle témoigne d’un courant de pensées de l’Entre-deux guerres.
C’est en 1935, à l’occasion d’un projet de construction d’une usine élévatrice et de traitement des eaux par la Compagnie Générale des Eaux que la municipalité de l’époque imagine installer une piscine. Cette décision illustre les préoccupations hygiénistes et sociales, les politiques urbaines ambitieuses dans le domaine du logement et des équipements sportifs d’alors. Le quartier est central : près de la mairie, de la gare, de l’école Sadi-Carnot et d’une maternelle (qui n’existe plus aujourd’hui).
La proximité de l’usine de pompage lui faisait bénéficier d’eaux chaudes (26°) captées à près de 900 mètres de profondeur.
Le maire de l'époque, Charles Auray, passe donc commande à son fils Charles, jeune architecte de 24 ans, qui réalise l'édifice en collaboration avec l'ingénieur Jean Molinié.
La piscine est inaugurée en 1937.
Ensuite, les choix architecturaux sont affirmés.
La piscine s’inscrit dans un vaste bâtiment rectangulaire réalisé en béton armé avec remplissage de briques rouges.
La façade : de part et d’autre du hall d’accueil, elle est symétrique et ponctuée de hublots et de baies en bandeaux noires. Par ses références aux paquebots, elle est caractéristique de l’esthétique des années 30.
A l’intérieur, le bassin (33.33 m x 12.50 m) est surmonté de galeries de balcons qui desservent sur 2 étages, les cabines de déshabillage (254 cabines individuelles et collectives). Il est éclairé zénithalement par une vaste verrière à double vitrage. Ceci offre aux baigneurs et aux plongeurs (à l’époque, il y avait des plongeoirs) le plaisir de pratiquer la natation dans un cadre lumineux, sous le regard attentif des spectateurs installés sur les balcons lors des compétitions sportives.
Au 3e étage, se trouvait une salle de culture physique et d'escrime.
Comme dans beaucoup d'équipements publics construits dans l'entre-deux-guerres, le revêtement du bassin et des parties inférieures des murs et piliers intérieurs étaient dallés de carreaux de faïence cassés, ici blancs avec un semis de mosaïque bleue (on en voit encore dans le hall d’accueil).
Enfin, la piscine a eu ses heures de gloire !
Son premier directeur, Jean Taris, a été champion du monde du 400 mètre Nage Libre. L’école de plongeon de Pantin a également fait parler d’elle. Raymond Mullinghausen, spécialiste de plongeon à 3 mètres, par la suite lui aussi directeur de la piscine, a participé aux JO. J’ai également entendu parler de Georges Sénécot…
A vrai dire, je n’ai pas trouvé beaucoup d’éléments à ce sujet mais si vous en savez plus, partagez vos infos avec nous !
Carine
Merci aux sites des monuments historiques, du patrimoine du 93 et aux brochures du CG93